Le 09 octobre dernier, l’Afrique et l’Europe se sont réunies autour d’un café virtuel médical dont le thème retenu était : « Avec la mondialisation de la pandémie du Coronavirus les sociétés africaines peuvent-elles encore se passer de la télémédecine ? Esquisses de réponse à la lumière du programme Télémédecine de la Fondation Recover ».
Quelles sont les mutations imposées par la pandémie du COVID ? L’Afrique est-elle déjà enrôlée dans la mise en œuvre et la pratique de la télémédecine ? Quelles sont les exigences de cette nouvelle modalité de la pratique médicale ?Telles sont les questions auxquelles les protagonistes ont essayé d’apporter des réponses durant plus de 90 minutes devant une trentaine d’internautes.
Ce que nous pouvons retenir au terme de cet échange est que le coronavirus a eu un impact considérable sur le système de santé.
Le bouleversement du système de santé
Face à une pandémie dont les contours sont encore mal connus, les systèmes de santé ont subis le « virus chinois ». Aussi bien en Europe qu’en Afrique il y a eu des changements :
- Inexistence d’un protocole harmonisé de prise en charge de la pandémie surtout au début de la pandémie
- Augmentation du nombre de patients et surcharge émotionnelle en Europe
- Fuite des patients des centres de santé et des hôpitaux
- Recours massif vers la médecine traditionnelle
Ce qui a entrainé dans un cas comme dans l’autre le renforcement des liens de coopération entre les praticiens des différentes formations médicales.
Un foisonnement d’initiatives e-Health et d’offres de télémédecine
Sur le champ digital la pandémie du coronavirus a vu émerger une variété innombrable d’applications et services e-Health. De nombreux pays ont mis à la disposition de leurs populations des numéros verts. Ceux-ci servaient de relais pré consultations à distance en cas de survenance de symptômes suspects. En outre, l’on a observé une multiplication des fora corporatistes sur des réseaux sociaux (groupe d’infirmiers, groupe de sages-femmes, etc.), tous ces services permettaient aux patients d’avoir accès à un personnel sanitaire à distance via les nouvelles technologies essence même de la télémédecine.
Mais l’Afrique est-elle prête à se lancer dans la télémédecine ?
La télémédecine n’est pas un mythe en Afrique. Bien qu’elle soit encore au stade embryonnaire, dans les pays du continent l’on observe une volonté pour les différents gouvernements à en faire une modalité à part entière de la pratique médicale. Les différents protagonistes au café nous ont fait état de la situation de leur pays respectif.
Le Cameroun : un exemple à suivre
Le Cameroun est engagé dans la télémédecine depuis 2015, c’est le pays le plus actif de la plateforme. Avec environ une trentaine de centres de santé et d’hôpitaux inscrits sur la plateforme, le Cameroun enregistre le taux de participation le plus élevé et le plus grand nombre de boursiers du prix de l’engagement de télémédecine.
Des avancées au Bénin et en Côte d’Ivoire
Au Bénin, elle est le produit d’un accord intergouvernemental et est axée sur plusieurs volets dont la formation et l’amélioration de la qualité de diagnostic. En Côte d’Ivoire, elle tend à s’institutionnaliser davantage, le décret de 2008 ayant posé les balises de sa mise en œuvre. En outre, sur le plan académique il est possible de faire un master en télémédecine.
C’est donc en connaissance de cause que ces Etats se sont engagés bien que timidement dans la télémédecine de Recover car, même si les Etats et les gouvernements n’ont pas encore défini de véritable système de santé qui attribue une place de choix à la télémédecine, ils sont partie prenante des initiatives émanent des partenaires privés comme le programme de Recover. A titre de rappel, la télémédecine est un programme qui connecte via une plateforme numérique (Sparkspace) des professionnels africains et des spécialistes espagnols afin de les accompagner dans l’appui au diagnostic des cas compliqués qu’ils rencontrent chaque jour dans leurs différents hôpitaux et centres de santé.
La télémédecine : Un programme simple mais exigent…
C’est un programme à la fois simple et simplifié qui nécessite un ordinateur ou un smartphone et une connexion internet. Toutefois il y a des obligations qu’il faut respecter dans ce programme :
- La protection des données personnelles du patient
- L’utilisation des noms commerciaux des médicaments
- La non utilisation des abréviations dans la mise en ligne des cas
- La nécessité de faire une anamnèse détaillée et complète
L’observation de ces exigences vise à améliorer la qualité des cas sur la plateforme et à faire en sorte que l’apport des spécialistes espagnols soit plus optimal.
Au terme de ce café, il en en ressort que la télémédecine est plus que jamais une réalité, c’est-à-dire, une modalité de la pratique médicale. Aussi, les Etats dans leur ensemble malgré les obstacles et les difficultés essaient tant bien que mal de s’adapter en se conformant à ses règles et ses exigences. Il faut néanmoins définir des stratégies afin d’en assurer la pérennisation.
Soyez de nôtres et connectez-vous à Télémédecine : la santé qui connecte !